Entretien avec un expert de Ween Hub

Sébastien Staquet est un sportif et un coach professionnel qui traite des sujets tels que le management, le leadership, la gestion du stress ou la gestion des conflits. Il est également préparateur mental.

 

Peux-tu te présenter en quelques mots ainsi que ta structure ?

Suite à ma reconversion professionnelle, il y a cinq ans, je suis devenu coach professionnel. Je traite des sujets tels que le management, le leadership, la gestion du stress ou la gestion des conflits. Je suis sportif depuis l’âge de cinq ans. J’ai pratiqué le volley jusqu’au niveau national, et j’ai touché à de nombreux sports, tels que le squash, le badminton et le handball. J’ai également couru de nombreux marathons et semi-marathons, et j’ai fait du trail. Aujourd’hui, je suis triathlète au Levallois Sporting Club. En parallèle, je suis également préparateur mental pour des sportifs de haut niveau mais aussi des entraîneurs, en individuel ou en collectif. J’ai deux approches assez disruptives de l’accompagnement global et de la préparation mentale. La première est basée sur les préférences motrices ActionTypes et les Motivations Profondes. Par le mouvement naturel et un profilage, nous pouvons comprendre quelles chaînes musculaires, vertébrales et cognitives sont activées. Cela nous permet de comprendre comment fonctionne l’individu et comment il réagit dans des situations de gestion de l’inconnu et de recherche de son meilleur potentiel. La deuxième approche est basée sur des outils scientifiquement prouvés, comme la réalité virtuelle et les Serious Games, qui ont été testés en laboratoire dans le domaine de la psychologie. Cela nous permet de mettre les individus dans des situations de stress, d’avoir des mesures neurophysiologiques afin de les aider à gérer leur réactivité émotionnelle et à développer leurs soft skills.

Comment as-tu connu Ween Hub et qu’est ce qui t’as donné envie de contribuer au projet ?

 Je suis membre de l’ICF (Fédération Internationale du Coaching) et je fais maintenant partie du comité sport et coaching. C’est un des comités de l’ICF qui a pour but d’accompagner les professionnels du sport, les sportifs eux-mêmes dans leurs carrières avec une certaine légitimité.

J’ai découvert Ween Hub et j’ai eu un très bon contact avec Nicolas et Benoît. J’ai été attiré par l’ADN commun et les valeurs de Ween Hub et j’ai eu l’envie d’apporter mon expertise en ajoutant une dimension neuroscientifique qui n’était pas encore présente chez Ween Hub. Finalement, tout a bien matché.

C’est toi qui propose ton expertise aux sportifs ou c’est eux qui viennent vers toi ? Comment se passe le contact ?

 Ça peut être les deux options. Le fait de participer à des salons, des réunions, des formations, des webinaires sur le sport de haut niveau, l’optimisation de la performance et la gestion du stress, m’a donné l’occasion de discuter avec des personnes très intéressantes. Grâce à ces évènements, j’ai eu l’occasion de parler avec des sportifs de haut niveau et des membres de leurs staff. J’ai expliqué ma démarche et finalement ça a suscité l’intérêt. J’ai également eu des opportunités grâce au bouche à oreilles. Cela peut se faire de différentes manières et j’adapte mon discours en fonction. Je contacte aussi beaucoup de monde via LinkedIn, qui est un réseau professionnel et où de nombreux sportifs et entraîneurs sont présents.

Je précise aussi que j’accompagne non seulement des sportifs de haut niveau en début de carrière, mais aussi des sportifs en reconversion. L’approche neuroscientifique vise la performance globale, c’est-à-dire la gestion du stress, qui est importante tout au long de la vie, que l’on soit sportif ou non. En se connaissant mieux soi-même, nous pouvons mieux nous adapter aussi bien dans notre vie personnelle que professionnelle.

Comment juger de la réussite ou de l’échec d’un accompagnement, existe-t-il des KPI précis/récurrents ? 

On a souvent tendance à penser que quelque chose fonctionne lorsque l’on obtient des résultats. Ainsi, lorsqu’un sportif remporte des médailles, on se dit que tout va bien. Cependant, il y a plus à considérer que simplement le score ou le nombre de médailles. Pour moi, cela dépend également de la manière dont cela a été fait, du comportement de la personne en général, de sa posture et de sa présence. En d’autres termes, cela dépend de la manière dont la personne s’est comportée, comment elle a évoluée, au-delà des résultats chiffrés tels que les médailles ou le classement.

C’est vraiment cela qui compte, et cela peut être évalué en regardant non seulement les commentaires de la personne elle-même, mais aussi le regard des autres sur elle. Par exemple, si j’ai un jeune sportif et que ses parents me disent qu’ils voient une réelle évolution de leur enfant, qu’il se sent plus déterminé et engagé, cela montre qu’il y a eu un véritable changement de comportement. Grâce aux outils neuroscientifiques, en plus du diagnostic de départ, on peut suivre l’évolution de la personne et travailler avec elle au fil du temps, en utilisant notamment la réalité virtuelle pour lui permettre de progresser encore dans une thématique spécifique.

Comment se déroule le processus d’accompagnent d’un sportif ?

Il y a un premier rendez-vous pour se découvrir, savoir pourquoi la personne veut suivre cet accompagnement et quel est son objectif. Souvent, l’objectif est un résultat, comme par exemple être sélectionné pour les Jeux Olympiques, être champion olympique, champion de France, d’Europe ou du monde. Ce briefing de démarrage est important car parfois il se peut qu’un coach et un sportif ne fonctionnent pas bien ensemble, c’est-à-dire qu’il y a un décalage. Dans ce cas, je n’hésite pas à recommander un autre coach. Je fonctionne beaucoup au feeling et je sais dès le départ si ça va matcher.

Lors de la première séance, je procède à un diagnostic qui consiste à détecter des éléments, collecter de la donnée comme la motivation, la reconnaissance, l’engagement, la prise de risque, l’adaptation au changement, etc. Ce diagnostic nous permettra de poser le cadre et, en fonction de ces résultats, de donner une orientation au fil des séances. Nous travaillerons alors spécifiquement en fonction de ce que le sportif ou la sportive me dira et de ce que nous aurons déterminé ensemble comme objectif final. Au fil des séances, nous ajusterons. Cela fait partie de la notion de progrès et de développement de compétences pour lui, etc. En fin d’accompagnement, nous ferons un bilan pour savoir si nous repartons sur un autre objectif, maintenant que l’objectif intermédiaire et l‘objectif final ont été atteints, et pour voir s’il y a une évolution dans l’accompagnement au cours de la saison.

Combien de temps dure un accompagnement et quand prend-il fin (par objectif, par saison sportive, par année calendaire) ?

En général, je m’attache à un objectif précis. Je vais m’engager sur une dizaine de séances, ce qui me permettra de suivre la progression par rapport à cet objectif. Cela peut prendre entre 3 et 4 mois. Donc, ce n’est pas forcément sur une saison entière, mais plutôt sur un objectif précis.

Est-ce que tu as un cas marquant d’accompagnement dont tu es fier ou bien qui t’a marqué ?

Oui c’était avec un footballeur professionnel. J’ai commencé à l’accompagner il y a plus d’un an et demi maintenant. C’était un jeune joueur issu d’un centre de formation de Ligue 1 en France et loin de sa famille, à l’étranger avec un manque de confiance, de leadership, une langue qu’il ne parlait pas, une intégration difficile. Sa prestance sur le terrain n’était pas optimale. Nous avons donc travaillé sur un certain nombre de sujets et, depuis le début de la saison en août 2022, il est titulaire depuis 16 matches, a inscrit un but et fait 3 passes décisives lors des derniers matchs pour son équipe. C’est un bel exemple de réussite et d’accompagnement grâce à son évolution positive en termes de relations avec les autres, de confiance, de motivation, d’engagement et de progrès.

Est-ce que des sportifs en reconversion professionnelle viennent aussi te rencontrer ?

En tant qu’ancien consultant international d’une grande entreprise pendant plus de 25 ans, ma connaissance de l’entreprise me permet de me concentrer sur ce type de profil de sportif en reconversion. Aujourd’hui, de manière naturelle, certains sportifs commencent à penser à leur reconversion lorsque leur carrière se termine à 30 ou 35 ans. Pour moi, cela représente plutôt une continuité dans le parcours professionnel d’une personne. Il y a de plus en plus de sportifs qui se trouvent dans cette situation car lorsqu’on débute une carrière de haut niveau, on a généralement entre 15 et 17 ans et on suit des cursus tels que ceux proposés à l’INSEP ou dans les CREPS. Le discours de la « double carrière » est donc courant, c’est-à-dire concilier sport de haut niveau et études. Cependant, pour les générations d’aujourd’hui âgées de 35 à 45 ans, ils ont souvent suivi des cursus imposés ou du moins proposés à l’époque, qui ne correspondaient pas forcément à leurs aspirations. Ainsi, ils se retrouvent en fin de carrière sans savoir quoi faire, d’où la demande croissante pour l’accompagnement en reconversion. Mon expérience en entreprise et ma propre reconversion me permettent de comprendre les mécanismes et les leviers à actionner, car l’entreprise n’attend pas forcément des sportifs de haut niveau. De plus, en échangeant avec notamment Véronique Barré, qui accompagne les sportifs dans leur reconversion depuis plus de 20 ans, j’ai réalisé qu’il y a parfois un décalage entre la perception que le sportif a de l’entreprise et la réalité de cette dernière. Le sportif ne connaît pas toujours les codes et les ressources disponibles en entreprise et cela peut être un frein dans sa recherche et le sens de sa reconversion. Mon rôle est donc de les aider à surmonter ces obstacles et à trouver leur voie dans le monde professionnel.

Il y a un gros problème en matière de reconversion des sportifs, penses-tu que des projets comme Ween Hub peuvent aider à faire changer les choses ?

Je suis convaincu que l’accompagnement en préparation mentale le plus tôt possible est essentiel pour les sportifs jeunes afin qu’ils comprennent l’importance de cet aspect de leur formation. En effet, en France, il y a encore trop souvent l’idée que la préparation mentale n’est utile que lorsque l’on a des problèmes mentaux ou des difficultés. Mais même un sportif qui performe bien peut bénéficier de l’accompagnement en préparation mentale.

Prenez l’exemple de Teddy Riner, qui a été accompagné par une psychologue du sport depuis son plus jeune âge et qui est aujourd’hui multiple champion du monde, olympique, d’Europe et de France. Ce n’est pas un hasard s’il a atteint de tels niveaux de performance. C’est pourquoi il est important de sensibiliser et d’accompagner les jeunes sportifs le plus tôt possible, notamment en leur parlant de leurs projets de carrière et de leur vie professionnelle après leur carrière sportive. Un jeune de 15 ans ne sait souvent pas ce qu’il voudra faire plus tard dans la vie, mais la préparation mentale peut l’aider à développer certaines compétences qui lui seront utiles dans son futur métier, quel qu’il soit.

De nos jours, on recrute sur des compétences plutôt que sur des diplômes, et c’est pourquoi il est important de s’occuper de cet aspect le plus tôt possible. C’est là que Ween Hub et ses experts interviennent, en proposant un accompagnement très individuel et en aidant les jeunes sportifs à élaborer leurs projets professionnels qui vont bien au-delà de leur carrière sportive. Même si des structures comme l’INSEP ou les maisons de la performance proposent déjà ces services, il y a encore souvent un manque d’accompagnement individuel et de projets professionnels.

 

Si vous aussi, vous souhaitez participer et rejoindre l’aventure Ween Hub, en tant qu’expert, partenaire, sportif ou personne intéressée par notre démarche, n’hésitez plus et adhérez ci-dessous !

 

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