La solidarité peut se définir par le “rapport existant entre des personnes qui, ayant une communauté d’intérêts, sont liées les unes aux autres”*. Bien qu’ils soient liés par le sport, les acteurs spécialisés ou experts peuvent avoir des motivations différentes dans l’exercice de leur métier. Le rapport à l’accomplissement d’un sportif.ve ne sera pas le même lorsqu’un acteur spécialisé réalise son activité par altruisme, passion ou intérêt personnel. 

Peut-on espérer, aujourd’hui, dépasser les enjeux individuels du monde sportif pour créer une structure à destination des athlètes ?

 

A l’image de l’équipe nationale de rugby de la Nouvelle Zélande, où l’on perçoit des individus au service de la réussite d’un collectif, il serait nécessaire de se demander dans quelle mesure la collaboration et la mise en commun de nos qualités respectives peuvent-être utiles pour les athlètes ?

En effet, un cadre sportif dans lequel les individualités vont prôner sur le collectif ne mènera pas forcément à la réussite du groupe en entier. Même au sein d’équipes professionnelles de sports collectifs, des individualités vont parfois compromettre le “mythe exalté d’une entente idéale” (Duret et Augustini, 2012).

Au travers de leur métier, les experts que nous fédérons ont pour objectif l’accomplissement sportif, personnel et professionnel des athlètes. Ils disposent de compétences uniques qui peuvent être mises à profit pour répondre aux besoins des sportifs, c’est-à-dire le plus souvent, l’optimisation de la performance, le bien-être ou l’accomplissement.

Cependant, le risque du milieu sportif réside dans la concurrence et l’individualité qui peuvent exister entre les différents acteurs spécialisés. 

En effet, le manque de solidarité et de connexion entre les différents experts peut mener à différents travers : d’une part, des diagnostics et bilans post-blessure ou post-carrière incomplets ; d’autre part, un émiettement de l’offre disponible pour les athlètes.

Comment un expert, aussi compétent qu’il soit, peut-il totalement répondre aux besoins des sportif.ve.s ? Ne serait-il pas judicieux de s’appuyer sur d’autres experts lorsque cela dépasse notre champs de compétences et de connaissances, afin de produire le meilleur résultat pour les athlètes ?

Si même les experts présents dans l’accompagnement et la gestion des aléas de carrière des sportif.ve.s ne travaillent pas tous ensemble, il est évident que les athlètes pourront se sentir délaissés et perdus face à la multitude d’avis et d’informations à leur disposition.

Par exemple, les obligations auxquelles répond un.e sportif.ve quotidiennement, propres à son niveau, à son sport ou à sa spécialité, permettent de développer de nombreuses compétences transférables, qui lui serviront dans la carrière professionnelle de son choix. 

Mais sans une centralisation des ressources, des moyens, des programmes et des interlocuteurs prêts à collaborer avec, et pour, les sportif.ve.s de haut niveau, ces dernier.e.s pourront avoir des difficultés à faire des choix d’après carrière en parfaite adéquation avec leurs aptitudes et leurs envies. Une mauvaise connaissance des possibilités peut mener à de “mauvaises” reconversions, ce que nous souhaitons dorénavant éviter.

 

L’objectif de WeenHub : la création de chaînes de solidarité

Pour tout individu, la pratique sportive peut représenter un support essentiel de la vie sociale, ainsi qu’une source d’engagement et d’épanouissement personnel, mais celle-ci n’est pas une condition sine qua non du bien-être et de l’accomplissement personnel. Dans le cas des sportif.ve.s professionnel.le.s, plus que pour les SHN qui peuvent allier sport et études ou projet professionnel, l’arrêt de la carrière sportive peut être brutal (notamment lors de blessures), source de difficultés et de ruptures cumulatives des liens sociaux. Surtout si la transition n’a pas été réfléchie au préalable.

Aujourd’hui, WeenHub souhaite encourager la coopération dans l’appréhension de l’après-carrière des sportif.ve.s professionnel.le.s et des SHN pour favoriser la prise de repères, la création de liens sociaux et le développement de projets de vie.

Nous avons besoin de créer, d’organiser et de promouvoir des chaînes de solidarité, qui vont encourager l’accompagnement et le perfectionnement des athlètes. Faire équipe permet d’oeuvrer collectivement à leur transition et réussite professionnelle pour les mettre en confiance tout au long de leur carrière sportive.

Le travail collectif essentiel à la reconnaissance – de leur parcours sportif, personnel et professionnel – et la mise en valeur des aptitudes des sportif.ve.s nécessitent une mise en commun des domaines d’expertise et connaissances sous-jacentes.

La création d’une structure commune telle que WeenHub, qui promeut l’entraide, la bienveillance et l’engagement dans le milieu sportif, cherche à rendre évidente la vision d’un collectif comme ressource nécessaire pour le développement de tous les athlètes, au delà du sport. L’intégration de tous les acteurs en lien avec le sport rend possible les chaînes de coopération, pour des reconversions sportives réussies.

Et si finalement une centralisation de nos ressources et de nos moyens pour la gestion de l’après carrière des athlètes ne permettrait pas de meilleures performances de nos sportif.ve.s sur le long terme ? Ne peut-on pas espérer qu’une meilleure préparation de l’après carrière, à travers un double projet notamment, apporte sérénité et confiance à certains athlètes et leur permette d’atteindre de nouveaux objectifs ? 

*définition du Larousse